Les dessous de l’un de nos engagements-phares
Quand nous nous sommes lancés en affaires, nos designers nous ont toutes dit la même chose:
Il faut commencer par choisir votre tissu!
Pour des néophytes comme nous, ça semblait à la fois évident et impossible. Bien sûr, on ne peut pas faire de boxers sans tissu! Mais on espérait se faire dire qu’il y avait un choix évident, facile à trouver, beau-bon-pas-cher, bref, on espérait pouvoir commencer à designer un modèle de caleçon sans trop se casser la tête au sujet de la matière.
Dans les faits, on a dû rapidement se mettre à niveau. Ce n’est pas pour rien que c’est la première étape: c’est probablement la plus importante!
Le premier pas: les grossistes en tissu
Notre siège social est sur la rue Saint-Hubert à Montréal, où plusieurs grossistes de tissu ont eu pignon sur rue pendant des décennies. On a donc commencé tout naïvement par se présenter des commerces où s’empilent des centaines de rouleaux de tissu, pour trouver “le bon”.
- Bonjour, on cherche du tissu pour des sous-vêtements.
Gentil commis:
- Qu’est-ce que vous voulez comme tissu pour les sous-vêtements?
FIER:
- Euh, qu’est-ce que vous nous recommandez?
Gentil commis:
- Ben, je sais pas, qu’est-ce que vous cherchez?
FIER:
- On cherche du bon tissu pour des boxers.
- Oui mais qu’est-ce que vous voulez comme matière?
FIER:
- …On va penser à tout ça et on va vous revenir.
Il a fallu nous rendre à l’évidence: nous ne l’aurons pas tout cuit dans le bec, notre tissu. Il fallait absolument en savoir plus sur ce qu’on faisait avant d’aller plus loin.
Retour à la case départ: les comparaisons entre différents tissus
On avait évidemment déjà des opinions sur les boxers avant de nous lancer en affaires. Il y en avait qu’on aimait, il y en avait qu’on aimait moins, il y en avait qu’on avait achetés sur un coup de tête et qui restaient en paquet au fond d’un tiroir sans jamais voir la lumière du jour.
Pour s’éduquer sur les matières, on a donc tout vider les tiroirs et passer au crible chaque paire de caleçons en notre possession. Ça nous a permis d’identifier quelques caractéristiques communes et essentielles de nos boxers préférés:
- Une bonne élasticité
- Un soutien assez tonique qui dure toute la journée
- Des propriétés anti-bactériennes
- Des couleurs vives avec des motifs qui ne se délavent pas
En croisant ces observations, on a établi une liste un peu plus claire de ce que nous considérions un bon tissu pour nos boxers.
Deuxième prise: les grossistes en tissus
Armés de notre liste, nous sommes repartis magasiner avec la conviction que nous allions trouver la matière de nos rêves.
FIER (d’un ton assuré):
- Bonjour, on cherche un tissu tonique, élastique et antibactérien, pour nos sous-vêtements.
Gentil commis:
- Parfait, suivez-moi.
FIER:
- Yes.
Gentil commis:
- Voici, c’est ici.
Et voici ce qu’il y avait devant nous quand nous sommes arrivés au rayon recommandé par le gentil commis, plus ou moins:
Unsplash/Natalia Y.
En somme, il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup de choix possibles. Ce n’est pas forcément un problème: plus il y a d'options, plus on a des chances de trouver le produit qui nous convient! Mais il y avait un obstacle important à surmonter:
Pour être certains de notre choix, il fallait l’essayer dans un cas réel!
Ça veut donc dire que pour choisir, il fallait acheter un mètre de chaque tissu intéressant, pour ensuite faire produire un échantillon de boxers à essayer, pour ensuite les comparer, pour ensuite en commander de plus grandes quantités afin d’en faire produire assez pour la vente.
Manifestement, ça aurait été très coûteux d’acheter tous les tissus qui rassemblaient les caractéristiques que nous recherchions pour faire des dizaines de comparaisons. Nous avons donc décidé d’affiner notre liste de critères essentiels afin de ne pas avoir à repartir avec 50 matières différentes à tester.
Le retour aux sources: un boxer 100% québécois
L’une des choses qui nous a le plus inspiré, quand nous imaginions notre équivalent québécois au Slip français, c’était comment leurs produits sont faits en France de A à Z, avec des filatures qui les approvisionnent en tissus tissés à même le pays.
En nous lançant, on croyait que ce serait une cible qu’on atteindrait un jour, que c’était un objectif à long terme…
…Mais si c’était possible de commencer par là plutôt que d’y aboutir?
Le Québec a jadis été une puissance régionale importante dans l’industrie du textile: plusieurs immenses immeubles montréalais étaient voués à la fabrication de vêtements et à la manufacture d’articles de mode.
Complexe industriel de la Montreal Cotton / Répertoire du patrimoine culturel québécois
On savait, un peu comme tout le monde le sait, que la majorité de ces activités économiques ont migré outre-mer, et qu’il n’est plus si facile de s’approvisionner en tissu à Montréal ou même au Québec. Mais… et si on regardait?
La trouvaille: une filature ici à Montréal
Nous n’étions pas vraiment plus certains de ce que nous recherchions quand nous nous sommes assis dans le bureau de Colin, responsable du développement produit dans une grande filature montréalaise. Mais nous savions que nous avions, en face de nous, des tas d’échantillons de matières qui étaient tissées ici-même, au Québec.
Il y en avait beaucoup, mais il n’y en avait pas trop. Et ça semblait franchement plus raisonnable d’en choisir quelques-unes ici pour procéder à nos tests sur la base qu’elles étaient toutes plus alignées avec nos valeurs que ce que nous pouvions trouver chez les grossistes, qui s’approvisionnent pratiquement tous outre-mer. On pouvait être 100% québécois dès le premier jour!
Nous sommes repartis de la filature avec des échantillons pleins les bras, nous avons étudié nos option, puis nous sommes revenus vers eux pour passer notre commande:
Une matière avec…
- Une bonne élasticité
- Un soutien assez tonique qui dure toute la journée
- Des propriétés anti-bactériennes
- Des couleurs vives avec des motifs qui ne se délavent pas
…fabriquée au Québec!